Douce et chère

Car pour lui, et pour lui seul, le temps s’arrête;
Les fées accrochent les lampions de la fête,
Et tout le monde veut, à son tour, choyer
Le fruit d’amour, la belle progéniture,
Dont la figure luit de lumière pure.

Pour lui, à nouveau, recommence l’histoire
Des jeux du hasard, du sort aléatoire…
Chaque génération, alors sous l’emprise
De son tout petit corps, de ses petits pieds,
De son sommeil, qu’elle voudrait copier…

Rêver de ces nuages roses et bleus
-Le photographe a dit que c’est possible-
A cet instant, sur son front souffle la brise,
Miracle ordinaire, enchanteur quotidien,
Tinte au micro-onde le mets méridien.

Maman prend le nourrisson sur ses genoux,
Patiemment avec l’humanité renoue,
Quand l’envie du trésor serait de jouer…
Qu’il est bon t’entendre dire des mots tendres,
Alors qu’il est vrai, tu pourrais presque vendre

Le monstre quand il te crache à ton visage
Encore cette fois, le subtil potage…
Les premiers babils peuvent, parfois, secouer…
Il est heureux que sa mère douce et chère
Soit pour lui (pour nous), d’une humeur moins sévère!